Guide Touristique de Kairouan, Tunisie

Kairouan  est une ville du centre de la Tunisie et le chef-lieu du gouvernorat du même nom. Elle se situe à 150 kilomètres au sud-ouest de Tunis et cinquante kilomètres à l’ouest de Sousse. Kairouan est la quatrième ville sainte de l’islam, une ville riche par son histoire et ses édifices religieux qui ont marqué l’histoire de l’architecture en Tunisie.  Peuplée de 139 070 habitants en 2014, elle est souvent désignée comme la quatrième ville sainte (ou sacrée) de l’islam et la première ville sainte du Maghreb.

Kairouan est fondée par Okba Ibn Nafaâ en 670  et édifiée à partir de matériaux de remploi provenant des ruines romaines qui jalonnaient la contrée, malgré l’hostilité des populations berbères, qui se révoltèrent sous la conduite de la prophétesse Al Kahéna. Mais ils furent contraints de céder et Kairouan devint capitale. Il érigea la grande mosquée de Kairouan, qui demeure l’un des plus prestigieux  monuments de l’Islam. Le commandant des premières armées qui déferlèrent sur le Maghreb dans le cadre des expansions musulmanes en Afrique, Okba Ibn Nafaâ, implanta au centre  la Grande  mosquée  et fonda la ville  à côté de laquelle il installa un palais et jeta les bases de l’artère  principale. Il distribua des parcelles de terrains à ses soldats et la ville commença alors son extension.

Kairouan c’est la première cité musulmane construite en Afrique du Nord, son rayonnement culturel et scientifique parvient, dès le IXe siècle, aux confins de l’Europe et de l’Asie. Au Xe siècle, le diamètre de la ville atteignait 4km, et elle comptait  déjà plus de cent mille habitants, une quinzaine  d’artères partaient de la grande mosquée, selon une configuration circulaire qui rappelait celle de Baghdad. Après une naissance douloureuse, marquée par les menées berbères  contre la ville conduites par la Kahéna,  Kairouan prospéra  à l’ère de la dynastie des Aghlabides qui en firent l’une des  plus grandes métropoles de la Méditerranée, rivalisant avec Cordoue et Foustat (en Egypte).

Kairouan, ville d’intellectuel, de savoir et de culture, rayonna sur tout le  Maghreb. Une  académie y fut fondée dès le IXe siècle, qui  se spécialisa dans la traduction, l’astronomie, la géométrie, la médecine et l’arithmétique. Mais l’un des aspects marquants de la contribution de Kairouan fut le rôle spirituel qu’elle a joué  dans la  consolidation de la foi musulmane dans la région. Mais  bientôt  vinrent les épreuves.

La ville résiste aux assauts des Fatimides, les contraignant à fonder leur capitale à Mahdia. Affaiblie  par la guerre civile que se livrèrent les fractions antagonistes, elle  succomba sous les assauts des Hilaliens qui la détruisirent et la pillèrent en 1057. La ville connut une renaissance relative avec les Hafsides, au XIVe siècle, puis avec  les Husseinites mais sans retrouver son ancienne place de première ville. En 1861, la ville ne couvrait que le quart de ce qu’elle avait été et ne comptait plus que 12 mille habitants.

Kairouan aujourd’hui

Kairouan aujourd’hui est le siège d’un gouvernorat; la population de la ville dépasse les 150.000 habitants. La ville actuelle se compose de la médina, entourée de ses remparts et des quartiers modernes qui groupent les services administratifs: siège du gouvernorat, municipalité, banques, hôtels, centre commercial…

La médina de Kairouan, constitue un véritable musée vivant d’art et d’architecture arabo-musulmane, ses monuments, ses souks, ses maisons et ruelles restent encore un éloquent témoignage de son prestigieux passé.

Kairouan a gardé aussi une certaine vocation de ville sainte; elle est toujours la capitale spirituelle du pays. Les fêtes religieuses y revêtent un charme particulier et sont célébrées avec éclat. Les nuits du mois de Ramadhan  sont mémorables. La ville abrite chaque année la cérémonie officielle du Mouled (anniversaire de la naissance du prophète) qui se tient à la Grande Mosquée et au mausolée de Sidi-Saheb, compagnon du prophète. A cette occasion, la ville draine une foule considérable de visiteurs tunisiens et étrangers.

Les nombreux souks traditionnels de la ville sont spécialisés par branche d’activités : souk de la laine, des tisserands, du cuir, des ciseleurs, souk du tapis où on vend encore les tapis à la criée… Ces souks occupent le centre de la médina, mais d’autres activités artisanales dites salissantes sont placées à l’extérieur des remparts comme celle des Nhaiçia, chaudronniers, étameurs et teinturiers. Mais, l’activité artisanale la plus développée, c’est celle du tapis, elle occupe une main-d’œuvre essentiellement féminine. Le tapis Kairouanais est célèbre dans le monde entier, depuis toujours Kairouan est connue pour sont artisanat du tapis. Ce sont les femmes qui les réalisent soit chez elles soit dans des petits ateliers. Le tapis de Kairouan est une référence, en la matière. Une partie de la production est exportée à travers tous les continents.

Enfin, Kairouan c’est aussi un art culinaire ancestral ; le Makroudh, les différentes variétés de pain, le beignet au miel ne sont que des exemples révélateurs de la richesse de cette cuisine kairouanaise.

Kairouan est situé à mi-chemin du littoral et d’un massif montagneux, la Dorsale tunisienne. Un réseau de routes souvent charmantes permet d’explorer de nombreux centres d’intérêt, tels des sites archéologiques en pleine nature ou les villes touristiques de la côte.