Carthage, Tunisie

De renommée mondiale, le site archéologique de Carthage est le site le plus étendu situé sur une colline dominant le golfe de Tunis et la plaine environnante. Sans doute, il est le monument historique le plus célèbre de Tunisie, voire de tout le Maghreb. De fondation phénicienne, la cité antique de Carthage est classée au patrimoine mondial de l’UNESCO à partir de 1979. Elle fût le berceau de plusieurs civilisations qui ont marqué l’Histoire de l’Humanité. Importante puissance maritime, commerciale et militaire Carthage rayonna sur toute la Tunisie. La localisation géographique compta beaucoup dans le rôle de cette grande cité. Elle répondait à la double exigence d’ouverture sur la mer et de protection vis-à-vis de l’intérieur des terres. Située à la frontière de la mer Méditerranée, la cité possède un emplacement très propice aux échanges.

A la fin du IXe siècle avant J.C, Carthage est fondée par Elyssa-Didon, Sœur du roi de Tyr Pygmalion, avec l’aide de quelques colons et de guerriers en 814 avant J.C. Elle a abrité les amours mythiques de Didon et d’Enée  et a engendré un chef de guerre et stratège de génie comme Hannibal, un navigateur-explorateur comme Hannon et un agronome de grande renommée comme Magon. La cité phénicienne connaît un grand essor grâce au commerce maritime qui l’ouvrit sur le monde. Cette métropole punique a joué le rôle de premier plan dans l’antiquité en tant que grand empire marchand. Elle renferme des vestiges témoignant de plus de deux milles ans d’histoire. Au cours de longues guerres puniques, Carthage a occupé des territoires qui appartenaient à Rome. Mais, elle s’incline devant les romains qui la détruisent entièrement en 146 avant J.C. Sous le règne de l’empereur Auguste, en 29 avant J.C,  la ville a été reconstruite sur les cendres de la précédente. Peu à peu, elle se développe en devenant la capitale de la province romaine d’Afrique. Lieu exceptionnel de brassage, de diffusion et d’éclosion de plusieurs cultures qui  sont succédé, le site archéologique comporte plusieurs vestiges d’origine punique, romaine, vandale, paléochrétienne et arabe. La richesse des ruines qui attestent de la grandeur de la cité phénicienne méritent vraiment d’être visitées.

La cité de Carthage est dominée par la colline de Byrsa qui était le centre de la cité punique et offrait une belle vue sur les ports puniques. Elle a été fouillée par l’archéologue français Serge Lancel. La visite de ce site est très intéressante surtout pour celui qui ne peut pas se rendre à Kerkouane.  Sur le sommet de la colline de Byrsa a été mis au jour un quartier d’habitation punique daté du début du IIe siècle dont l’organisation est particulièrement significative. Dès le début de la colonie romaine, Byrsa a vu de vastes travaux d’urbanisation. La groma de la nouvelle Rome d’Afrique se trouve au sommet. La grande plate-forme était occupée par les éléments du forum, capitole et basiliques civile et judiciaire. En complétant la parure monumentale de la colline, on trouve une curie et un tabularium. Une aquarelle montrant les travaux d’arasement de la colline par les Romains, ainsi qu’une maquette du forum, sont visibles au musée national de Carthage.

Le site est occupé par la cathédrale Saint-Louis édifiée à la fin du XIXe siècle et située à l’emplacement présumé de la sépulture du roi Louis IX de France. À proximité de la cathédrale, en face de cette tombe vide, on trouve les vestiges du plus important quartier de la ville. La ville antique de Carthage garde l’essentiel des composantes qui la caractérisent : trame urbaine, lieux de rencontre, de récréation, de détente, de culte…

Les principales composantes du site sont les ports puniques, le tophet punique, les nécropoles, le théâtre, l’amphithéâtre, le quartier des villas, les basiliques, les thermes d’Antonin, les citernes de la Malaga et la réserve archéologique.

La cité antique de Carthage continue toutefois à être confrontée à de fortes pressions d’urbanisation, qui ont été en grande partie contenues grâce au classement national du parc de Carthage-Sidi Bou-Saïd. Ce site bénéficie d’un protocole d’entretien pour que sa conservation garantisse le maintien du caractère intact des structures. Les travaux de restauration et d’entretien effectués ont été faits dans le respect des chartes internationales et n’ont pas porté atteinte à l’authenticité des monuments et des vestiges du Carthage.

Témoignage exceptionnel de la civilisation phénico-punique, le site archéologique de Carthage constitue le centre de rayonnement dans le bassin occidental de la Méditerranée qui présente l’un des centres les plus brillants de la civilisation africo-romaine.


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